Cabinet Dirk Pieter Spierenburg
1952 - 1955Description Area
Dirk Pieter Spierenburg est né à Rotterdam aux Pays-Bas le 4 février 1909. Il obtient, à 21 ans, son diplôme d’économie et de sciences politiques à l’école supérieure néerlandaise des sciences économiques de Rotterdam puis travaille dans la société privée NV Handelsvereeniging « Amsterdam » (HVA), avant d’intégrer, en 1935, le ministère des Affaires économiques. Il prend ses fonctions au sein de la direction de la politique commerciale, qui l’amène à négocier divers accords commerciaux. Il évolue assez rapidement au sein du ministère à des postes à responsabilité. Il dirige notamment, au cours de la guerre, le bureau de répartition des métaux. Il est, par la suite, nommé directeur des relations économiques extérieures. À ce titre, il participe à plusieurs grandes négociations internationales, et est notamment présent lors des négociations du Plan Marshall à Paris, aux négociations pour la création de l’Union du Benelux, et il représente les Pays-Bas auprès de l’OECE. Il est très actif lors des négociations du Traité CECA et aux discussions autour du plan Schuman. Européen convaincu, il reste néanmoins partisan d’une institution aux pouvoirs limités et défendant les intérêts nationaux de son pays très marqué par la guerre. Aux premiers jours de la Haute Autorité, il est nommé membre représentant des Pays-Bas au sein du tout premier collège. Il restera en fonction pendant 10 ans. Il est vice-président de 1957 à 1962, année où il démissionne. Il préside et est membre de plusieurs groupes de travail au cours de ses mandats. Sous la présidence de P. Malvestiti, cependant, il fait le choix de n’être membre officiellement d’aucun groupe de travail, fait qui habituellement ne s’appliquait qu’au président de la Haute Autorité. À la suite de sa démission, il reste au contact des Communautés européennes et est nommé représentant des Pays-Bas. Son prédécesseur à ce poste, Johannes Linthorst Homan, le remplace à la Haute Autorité. D. Spierenburg reste en fonction jusqu’en 1971, il représente ensuite les Pays-Bas auprès de l’OTAN jusqu’à sa retraite en 1973. Il reste très actif sur la scène européenne et préside notamment en 1979, sous la Commission de Roy Jenkins, un groupe de réflexion sur le fonctionnement de la Commission des Communautés européennes, qui aboutit au « rapport Spierenburg ». Il publie en 1993, en collaboration avec Raymond Poidevin, l’ouvrage « Histoire de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier ». Il décède le 27 août 2001 à Wassenaar.
Organe de l'administration européenne
Dirk Spierenburg est président du groupe de travail « Relations extérieures » et membre du groupe « Marché – Ententes – Transports ».
La présidence de Jean Monnet commence le 10 août 1952 et est initialement prévue pour un mandat de six ans. La nomination de J. Monnet en tant que président est unanime et ne donne lieu à aucun débat, ce qui n’est pas le cas pour le poste de vice-président. En effet, le Traité ne prévoit qu’un seul vice-président. Cependant, la Belgique et la RFA se disputant le poste, il est décidé de nommer deux vice-présidents pour apaiser les tensions. Le 10 novembre 1954, Jean Monnet démissionne et indique qu’il ne renouvèlera pas son mandat à la date prévue en 1955. Il exprime son souhait de continuer la construction européenne par d’autres biais. L’échec de la CED (Communauté européenne de défense) a probablement été un élément déclencheur pour cette décision. Sa démission prend effet le 10 juin 1955 et il est remplacé par René Mayer.
L’entente entre les membres n’est pas toujours évidente. Souvent influents dans leurs pays et dotés de fortes personnalités, les membres du collège ont des visions européennes différentes, et les désaccords apparaissent assez vite. Aucun des membres ne veut d’un président trop fort et indépendant, ni du couple franco-allemand formé par J. Monnet et F. Etzel. Dans son livre sur la Haute Autorité, Dirk Pieter Spierenburg mentionne notamment les réunions entre J. Monnet et F. Etzel auxquelles s’opposent les siennes, organisées avec A. Coppé, A. Wehrer et E. Giacchero. Dans une interview réalisée en 1988, le conseiller juridique Michel Gaudet, proche de J. Monnet, confirme ce climat particulier. La présidence de Jean Monnet est marquée par l’organisation des toutes nouvelles institutions de la CECA dans un climat plutôt enthousiaste, bien que le citoyen y soit relativement indifférent. Néanmoins, certaines controverses existent, notamment quant au choix du lieu où établir ces nouvelles institutions. La Haute Autorité est rapidement fonctionnelle et la mise en place des marchés communs se fait en moins d’un an. L’optimisme initial est tempéré par l’échec de la CED à laquelle tenait beaucoup Jean Monnet. La Haute Autorité se concentre sur l’approfondissement des politiques dont elle a la compétence plutôt que de chercher à étendre son influence.
Relations Area
Cabinet Dirk Pieter Spierenburg
1952 - 1955Description Area
Dirk Pieter Spierenburg est né à Rotterdam aux Pays-Bas le 4 février 1909. Il obtient, à 21 ans, son diplôme d’économie et de sciences politiques à l’école supérieure néerlandaise des sciences économiques de Rotterdam puis travaille dans la société privée NV Handelsvereeniging « Amsterdam » (HVA), avant d’intégrer, en 1935, le ministère des Affaires économiques. Il prend ses fonctions au sein de la direction de la politique commerciale, qui l’amène à négocier divers accords commerciaux. Il évolue assez rapidement au sein du ministère à des postes à responsabilité. Il dirige notamment, au cours de la guerre, le bureau de répartition des métaux. Il est, par la suite, nommé directeur des relations économiques extérieures. À ce titre, il participe à plusieurs grandes négociations internationales, et est notamment présent lors des négociations du Plan Marshall à Paris, aux négociations pour la création de l’Union du Benelux, et il représente les Pays-Bas auprès de l’OECE. Il est très actif lors des négociations du Traité CECA et aux discussions autour du plan Schuman. Européen convaincu, il reste néanmoins partisan d’une institution aux pouvoirs limités et défendant les intérêts nationaux de son pays très marqué par la guerre. Aux premiers jours de la Haute Autorité, il est nommé membre représentant des Pays-Bas au sein du tout premier collège. Il restera en fonction pendant 10 ans. Il est vice-président de 1957 à 1962, année où il démissionne. Il préside et est membre de plusieurs groupes de travail au cours de ses mandats. Sous la présidence de P. Malvestiti, cependant, il fait le choix de n’être membre officiellement d’aucun groupe de travail, fait qui habituellement ne s’appliquait qu’au président de la Haute Autorité. À la suite de sa démission, il reste au contact des Communautés européennes et est nommé représentant des Pays-Bas. Son prédécesseur à ce poste, Johannes Linthorst Homan, le remplace à la Haute Autorité. D. Spierenburg reste en fonction jusqu’en 1971, il représente ensuite les Pays-Bas auprès de l’OTAN jusqu’à sa retraite en 1973. Il reste très actif sur la scène européenne et préside notamment en 1979, sous la Commission de Roy Jenkins, un groupe de réflexion sur le fonctionnement de la Commission des Communautés européennes, qui aboutit au « rapport Spierenburg ». Il publie en 1993, en collaboration avec Raymond Poidevin, l’ouvrage « Histoire de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier ». Il décède le 27 août 2001 à Wassenaar.
Organe de l'administration européenne
Dirk Spierenburg est président du groupe de travail « Relations extérieures » et membre du groupe « Marché – Ententes – Transports ».
La présidence de Jean Monnet commence le 10 août 1952 et est initialement prévue pour un mandat de six ans. La nomination de J. Monnet en tant que président est unanime et ne donne lieu à aucun débat, ce qui n’est pas le cas pour le poste de vice-président. En effet, le Traité ne prévoit qu’un seul vice-président. Cependant, la Belgique et la RFA se disputant le poste, il est décidé de nommer deux vice-présidents pour apaiser les tensions. Le 10 novembre 1954, Jean Monnet démissionne et indique qu’il ne renouvèlera pas son mandat à la date prévue en 1955. Il exprime son souhait de continuer la construction européenne par d’autres biais. L’échec de la CED (Communauté européenne de défense) a probablement été un élément déclencheur pour cette décision. Sa démission prend effet le 10 juin 1955 et il est remplacé par René Mayer.
L’entente entre les membres n’est pas toujours évidente. Souvent influents dans leurs pays et dotés de fortes personnalités, les membres du collège ont des visions européennes différentes, et les désaccords apparaissent assez vite. Aucun des membres ne veut d’un président trop fort et indépendant, ni du couple franco-allemand formé par J. Monnet et F. Etzel. Dans son livre sur la Haute Autorité, Dirk Pieter Spierenburg mentionne notamment les réunions entre J. Monnet et F. Etzel auxquelles s’opposent les siennes, organisées avec A. Coppé, A. Wehrer et E. Giacchero. Dans une interview réalisée en 1988, le conseiller juridique Michel Gaudet, proche de J. Monnet, confirme ce climat particulier. La présidence de Jean Monnet est marquée par l’organisation des toutes nouvelles institutions de la CECA dans un climat plutôt enthousiaste, bien que le citoyen y soit relativement indifférent. Néanmoins, certaines controverses existent, notamment quant au choix du lieu où établir ces nouvelles institutions. La Haute Autorité est rapidement fonctionnelle et la mise en place des marchés communs se fait en moins d’un an. L’optimisme initial est tempéré par l’échec de la CED à laquelle tenait beaucoup Jean Monnet. La Haute Autorité se concentre sur l’approfondissement des politiques dont elle a la compétence plutôt que de chercher à étendre son influence.