Union européenne des fédéralistes
1946Identity Area
Union des fédéralistes européens
MFE
UEF
Description Area
L'Union européenne des fédéralistes (UEF) est constituée en décembre 1946 au siège de La Fédération à Paris et son premier comité central se réunit à Amsterdam en avril 1947 sous la présidence d'Henri Brugmans : il comprend 80 délégués représentant l'Europeesche Actie, l'Europa Union, Federal Union, l'Union fédérale, le Movimento Federalista Europeo et La Fédération. Très vite apparaît au sein du mouvement une opposition idéologique destinée à durer : d'une part, le fédéralisme intégral de culture proudhonienne, tel celui prôné par André Voisin, visant tout à la fois une société fédérale et la création d'institutions européennes ; d'autre part, le fédéralisme hamiltonien d'Altiero Spinelli refusant sa constitution en parti mais décidé à faire pression sur l'opinion à travers les parlements et gouvernements nationaux pour obtenir la création de ces instances supranationales. La première action de l'UEF se concrétise avec sa bataille en faveur d'un Pacte européen par le biais de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (octobre 1949). Par la suite elle lance notamment une campagne populaire en faveur d'un projet de traité portant convocation d'une assemblée constituante chargée de rédiger un pacte d'union fédérale. En Italie la campagne orchestrée par Altiero Spinelli au printemps 1951 conduit le président du Conseil, Alcide De Gasperi, à favoriser l'insertion de l'article 38 dans le projet de traité de Communauté européenne de défense. L'UEF entre en crise après avoir en vain défendu le projet de Communauté politique européenne puis la ratification du traité CED : avec la création de l'Union de l'Europe occidentale, deux nouvelles tendances se dessinent. Un courant 'possibiliste' animé par les Allemands et les Néerlandais, considérant les accords de Paris d'octobre 1954 comme un moindre mal et souhaitant continuer le 'lobbying' en vue de contraindre les gouvernements à se dessaisir progressivement d'une partie de leur souveraineté ; une tendance 'maximaliste' guidée par Altiero Spinelli et prônant un "nouveau cours" axé non plus sur d'éventuelles initiatives gouvernementales mais sur une campagne d'opinion en faveur d'une Constituante. L'institution au printemps 1956 d'un congrès du Peuple européen sous l'égide de l'UEF concrétise cette idée. La scission au sein du mouvement intervient en novembre 1956 lorsque l'Europa Union et le BEF rejoignent La Fédération pour créer l'Action européenne fédéraliste (AEF) (11/1956). Les maximalistes restent pour leur part dans l'UEF qu'ils transforment en 1959 en une organisation supranationale, le Mouvement fédéraliste européen (MFE). Malgré son insatisfaction concernant les traités de Rome et face à la propagation des idées gaullistes de coopération intergouvernementale, ce dernier choisit finalement de combattre en faveur des acquis communautaires et de réclamer l'application et l'approfondissement des traités. Lors de la crise de la Chaise vide en 1965, par exemple, le MFE réclame la reprise des négociations et après le sommet européen de La Haye tenu en décembre 1969, il confirme son orientation réformiste. Si la création de la Fédération européenne reste l'objectif, il se limite désormais à des manifestations scandant la série des sommets européens et se focalise sur l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct ainsi que sur l'élargissement de ses compétences. En décembre 1971 a lieu la réunification statutaire entre le MFE et l'AEF (Catherine Previti Allaire, archiviste aux AHUE, 1992).
Cf. Catherine Previti Allaire, « Considérations historiques en marge de l’inventaire du fonds Union européenne des fédéralistes (1949-1991) » , Ricerche Storiche, Anno XXVI, N. 2, Maggio-Agosto 1996, Napoli, Edizioni Scientifiche Italiane, pp. 469-482.
Cf. Catherine Previti Allaire, « Regard sur le Centre d’action européenne fédéraliste (AEF) ou l’histoire d’une déroute [1956-1973] », Ricerche Storiche, Anno XXVIII, N. 3, Settembre-Dicembre 1998, Napoli, Edizioni Scientifiche Italiane, pp. 605-666.
Relations Area
Union européenne des fédéralistes
1946Identity Area
Union des fédéralistes européens
MFE
UEF
Description Area
L'Union européenne des fédéralistes (UEF) est constituée en décembre 1946 au siège de La Fédération à Paris et son premier comité central se réunit à Amsterdam en avril 1947 sous la présidence d'Henri Brugmans : il comprend 80 délégués représentant l'Europeesche Actie, l'Europa Union, Federal Union, l'Union fédérale, le Movimento Federalista Europeo et La Fédération. Très vite apparaît au sein du mouvement une opposition idéologique destinée à durer : d'une part, le fédéralisme intégral de culture proudhonienne, tel celui prôné par André Voisin, visant tout à la fois une société fédérale et la création d'institutions européennes ; d'autre part, le fédéralisme hamiltonien d'Altiero Spinelli refusant sa constitution en parti mais décidé à faire pression sur l'opinion à travers les parlements et gouvernements nationaux pour obtenir la création de ces instances supranationales. La première action de l'UEF se concrétise avec sa bataille en faveur d'un Pacte européen par le biais de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (octobre 1949). Par la suite elle lance notamment une campagne populaire en faveur d'un projet de traité portant convocation d'une assemblée constituante chargée de rédiger un pacte d'union fédérale. En Italie la campagne orchestrée par Altiero Spinelli au printemps 1951 conduit le président du Conseil, Alcide De Gasperi, à favoriser l'insertion de l'article 38 dans le projet de traité de Communauté européenne de défense. L'UEF entre en crise après avoir en vain défendu le projet de Communauté politique européenne puis la ratification du traité CED : avec la création de l'Union de l'Europe occidentale, deux nouvelles tendances se dessinent. Un courant 'possibiliste' animé par les Allemands et les Néerlandais, considérant les accords de Paris d'octobre 1954 comme un moindre mal et souhaitant continuer le 'lobbying' en vue de contraindre les gouvernements à se dessaisir progressivement d'une partie de leur souveraineté ; une tendance 'maximaliste' guidée par Altiero Spinelli et prônant un "nouveau cours" axé non plus sur d'éventuelles initiatives gouvernementales mais sur une campagne d'opinion en faveur d'une Constituante. L'institution au printemps 1956 d'un congrès du Peuple européen sous l'égide de l'UEF concrétise cette idée. La scission au sein du mouvement intervient en novembre 1956 lorsque l'Europa Union et le BEF rejoignent La Fédération pour créer l'Action européenne fédéraliste (AEF) (11/1956). Les maximalistes restent pour leur part dans l'UEF qu'ils transforment en 1959 en une organisation supranationale, le Mouvement fédéraliste européen (MFE). Malgré son insatisfaction concernant les traités de Rome et face à la propagation des idées gaullistes de coopération intergouvernementale, ce dernier choisit finalement de combattre en faveur des acquis communautaires et de réclamer l'application et l'approfondissement des traités. Lors de la crise de la Chaise vide en 1965, par exemple, le MFE réclame la reprise des négociations et après le sommet européen de La Haye tenu en décembre 1969, il confirme son orientation réformiste. Si la création de la Fédération européenne reste l'objectif, il se limite désormais à des manifestations scandant la série des sommets européens et se focalise sur l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct ainsi que sur l'élargissement de ses compétences. En décembre 1971 a lieu la réunification statutaire entre le MFE et l'AEF (Catherine Previti Allaire, archiviste aux AHUE, 1992).
Cf. Catherine Previti Allaire, « Considérations historiques en marge de l’inventaire du fonds Union européenne des fédéralistes (1949-1991) » , Ricerche Storiche, Anno XXVI, N. 2, Maggio-Agosto 1996, Napoli, Edizioni Scientifiche Italiane, pp. 469-482.
Cf. Catherine Previti Allaire, « Regard sur le Centre d’action européenne fédéraliste (AEF) ou l’histoire d’une déroute [1956-1973] », Ricerche Storiche, Anno XXVIII, N. 3, Settembre-Dicembre 1998, Napoli, Edizioni Scientifiche Italiane, pp. 605-666.