Congrès du Peuple européen
Documents from [1956] to [1963]Identity Statement
21 dossiers
Becherucci, Andrea
Content and Structure
Après le rejet par l'Assemblée Nationale française, le 30 aout 1954, du traité instituant la Communauté européenne de Défense (CED), le Mouvement Fédéraliste européen (MFE) envisageait la nouvelle situation politique et estimait, suivant la réflexion de Spinelli, qu'il était nécessaire de s'adresser directement aux citoyens en vue de la convocation d'une Assemblée Constituante européenne. Le 9 avril 1956 à Paris, suite à la réunion du Comité central de l'UEF, un groupe de fédéralistes se réunit et décida de constituer un Comité d'initiative pour le Congrès du Peuple européen (CICPE), dont le secrétaire fut Alberto Cabella. A Stresa, en juillet, eurent lieu une série de stages de formation politique et organisationnelle pour les militants engagés dans les sept villes (Dusseldorf, Strasbourg, Lyon, Anvers, Saarebruck, Genève et Turin) où devaient se tenir les élections pour le Congrès du CPE. Le plan de travail prévoyait deux phases: la première comportait l'organisation de groupes de militants dans les villes, la présentation des buts de la Campagne dans les différents milieux sociaux, l'élaboration des cahiers des doléances des européens, le lancement d'un journal européen en quatre langues pour les militants de la Campagne. Dans la deuxième phase étaient prévues la désignation des délégués et la convocation du Congrès à Turin. Les premières élections eurent lieu en novembre 1957 et le 6 decembre les 240 délégués se réunissaient à Turin. Le Congrès adopta alors le statuts du CPE. L'Assemblée générale formée par les délégués était l'organe supreme du CPE. Ses pouvoirs étaient exercés, dans l'intervalle des sessions, par un Comité permanent qui élisait en son sein un Bureau exécutif dont les pouvoirs étaient de maintenir l'unité politique du CPE et de nommer le Secrétaire général et le trésorier du Congrès. La décision la plus importante consista dans l'élaboration d'un premier modèle pour la convocation d'une Assemblée investie du mandat de rédiger une constitution de l'Europe tenant compte des revendications du Congrès. En juillet 1958 avec l'avènement de de Gaulle au pouvoir le Comité permanent du CPE décidait de transférer le centre de l'action politique en France. Après le Congrès de Lyon, l'aventure du CPE connut son point culminant avec la décision du Bureau exécutif (6 avril 1959) de présenter le projet de traité à l'Assemblée Parlementaire européenne.
Une délégation du Congrès, dirigée par Mouskhély présenta le projet à Robert Schuman, président de l'APE, qui l'accueillit favorablement. Des délégations fédéralistes présentèrent le projet également devant les parlements des Six. Le CPE mena une action particulièrement vigoureuse en Italie où Luciano Bolis, son secrétaire général, présenta le 19 janvier 1961 à la Chambre des députés une pétition destinée à engager le gouvernement italien à se faire promoteur d'une action décisive en faveur des Etats-Unis d'Europe, en engageant des négotiations pour la convocation de l'Assemblée constituante avec les gouvernements des autres pays européens. L'initiative fut reprise par la Commission des Affaires étrangères mais échoua en séance plénière. D'autres initiatives du meme genre eurent lieu en France (Pierre Weber) et en Allemagne (Claus Schoendube). En dépit de ces succès partiels, après sa cinquième session, tenue à Lyon en février 1962, le Congrès n'atteignit pas ses objectifs, et cessa toute activité faute d'une ligne politique cohérente et de moyens financiers.