Rifflet, Raymond
21 December 1919 (Schaerbeek (BE)) - 1997Description Area
Raymond Rifflet étudie à l’Université libre de Bruxelles (ULB) où il est président des Etudiants socialistes (1941-1945) et obtient une licence de philosophie et de lettres. Sa carrière débute à l’athénée communal de Schaerbeek où il enseigne l’histoire tout en dirigeant les ‘Cahiers socialistes’ (1944). En 1948, il est désigné secrétaire national du Mouvement socialiste pour les Etats-Unis d’Europe (MSEUE), formation qu’il a contribuée à fonder et dont il est membre du comité international puis du bureau exécutif. Il siège également au conseil fédéral du Parti socialiste belge (PSB). A son engagement socialiste s’ajoutent rapidement ses charges de militant fédéraliste. Dès 1948, il est nommé membre du comité central de l’Union européenne des fédéralistes (UEF) et en 1952, il entre au bureau exécutif qu’il préside à partir de 1959 avant d’être désigné président délégué du comité central en 1967. Il y est et demeurera un proche du philosophe Alexandre Marc qui prône un fédéralisme humaniste, global et radical. En 1953, il devient vice-président de la section belge de l’UEF. Il accède par ailleurs à la vice-présidence du conseil national belge du Mouvement européen en 1949. Ses activités professorales également se multiplient. Il dirige notamment le Centre d’étude des problèmes de sociologie et d’économie européennes à l’Institut de sociologie de l’ULB, enseigne au Centre universitaire de l’Etat à Anvers et collabore au Collège fédéraliste d’Aoste. Entre 1961 et 1965, Raymond Rifflet occupe les fonctions d’attaché pour les Beaux-Arts au cabinet du ministre belge de l’Education et de la culture. Il est à ce titre commissaire du gouvernement à la Radiotélévision belge. En 01/1967, il inaugure son parcours dans les Communautés européennes lorsque Jean Rey, président belge et libéral de la Commission, le nomme chef de cabinet. A cette place, il est confronté aux tentatives d’adhésion britanniques, aux négociations commerciales et financières relatives aux Etats-Unis, au putsch grec, à la crise d’Euratom, à l’émergence d’une politique industrielle et technologique ainsi qu’à l’ébauche d’une Union économique et monétaire. L’instauration d’un dialogue social conjugué bientôt à la relance d’un programme d’action sociale suite au sommet de La Haye (12/1969) sont cependant les deux thèmes que Raymond Rifflet est destiné à approfondir et promouvoir dans ses postes successifs: d’abord au cabinet du commissaire Albert Coppé comme conseiller principal chargé des Affaires sociales (07/1970) puis comme directeur général des Affaires sociales à partir d’octobre 1971. En vertu de l’équilibre des nationalités, Raymond Rifflet est rétrogradé directeur général adjoint des Affaires sociales après l’élargissement de 1973. L’attribution des compétences sur l’emploi et le Fonds social européen (FSE) le poussent à accepter cette situation inédite. Il achève alors de faire du FSE un levier communautaire essentiel dans la politique de l’emploi, domaine emblématique pour un homme persuadé de l’inséparabilité des prospectives (selon l’un de ses termes favoris) communautaire, économique et sociale. Conformément à ses convictions socialistes et fédéralistes, son but est la création d’un modèle de société européen, marqué par la solidarité communautaire. N’ayant pu récupérer son poste de directeur général après le départ de Michael Shanks en 1975, il se voit confier par la Commission une mission d’information avec le titre de directeur général. Dans ce cadre, Raymond Rifflet se consacre à la mobilisation civique en vue de l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct. Il est ensuite nommé conseiller spécial dans le domaine de l’information communautaire par les présidents Jenkins et Thorn puis consultant (1988-1994) par le président Delors. Dans les années 80’, il se rapproche par ailleurs du Mouvement européen international dont il devient vice-président. Il n’en reste pas moins en contact étroit avec Alexandre Marc dont il est un soutien fidèle. Il est d’autre part élu président du Mouvement socialiste européen / Gauche européenne en 1992.
(Notice rédigée par Catherine Previti Allaire, archiviste aux AHUE, avril 2010)
Relations Area
Rifflet, Raymond
21 December 1919 (Schaerbeek (BE)) - 1997Description Area
Raymond Rifflet étudie à l’Université libre de Bruxelles (ULB) où il est président des Etudiants socialistes (1941-1945) et obtient une licence de philosophie et de lettres. Sa carrière débute à l’athénée communal de Schaerbeek où il enseigne l’histoire tout en dirigeant les ‘Cahiers socialistes’ (1944). En 1948, il est désigné secrétaire national du Mouvement socialiste pour les Etats-Unis d’Europe (MSEUE), formation qu’il a contribuée à fonder et dont il est membre du comité international puis du bureau exécutif. Il siège également au conseil fédéral du Parti socialiste belge (PSB). A son engagement socialiste s’ajoutent rapidement ses charges de militant fédéraliste. Dès 1948, il est nommé membre du comité central de l’Union européenne des fédéralistes (UEF) et en 1952, il entre au bureau exécutif qu’il préside à partir de 1959 avant d’être désigné président délégué du comité central en 1967. Il y est et demeurera un proche du philosophe Alexandre Marc qui prône un fédéralisme humaniste, global et radical. En 1953, il devient vice-président de la section belge de l’UEF. Il accède par ailleurs à la vice-présidence du conseil national belge du Mouvement européen en 1949. Ses activités professorales également se multiplient. Il dirige notamment le Centre d’étude des problèmes de sociologie et d’économie européennes à l’Institut de sociologie de l’ULB, enseigne au Centre universitaire de l’Etat à Anvers et collabore au Collège fédéraliste d’Aoste. Entre 1961 et 1965, Raymond Rifflet occupe les fonctions d’attaché pour les Beaux-Arts au cabinet du ministre belge de l’Education et de la culture. Il est à ce titre commissaire du gouvernement à la Radiotélévision belge. En 01/1967, il inaugure son parcours dans les Communautés européennes lorsque Jean Rey, président belge et libéral de la Commission, le nomme chef de cabinet. A cette place, il est confronté aux tentatives d’adhésion britanniques, aux négociations commerciales et financières relatives aux Etats-Unis, au putsch grec, à la crise d’Euratom, à l’émergence d’une politique industrielle et technologique ainsi qu’à l’ébauche d’une Union économique et monétaire. L’instauration d’un dialogue social conjugué bientôt à la relance d’un programme d’action sociale suite au sommet de La Haye (12/1969) sont cependant les deux thèmes que Raymond Rifflet est destiné à approfondir et promouvoir dans ses postes successifs: d’abord au cabinet du commissaire Albert Coppé comme conseiller principal chargé des Affaires sociales (07/1970) puis comme directeur général des Affaires sociales à partir d’octobre 1971. En vertu de l’équilibre des nationalités, Raymond Rifflet est rétrogradé directeur général adjoint des Affaires sociales après l’élargissement de 1973. L’attribution des compétences sur l’emploi et le Fonds social européen (FSE) le poussent à accepter cette situation inédite. Il achève alors de faire du FSE un levier communautaire essentiel dans la politique de l’emploi, domaine emblématique pour un homme persuadé de l’inséparabilité des prospectives (selon l’un de ses termes favoris) communautaire, économique et sociale. Conformément à ses convictions socialistes et fédéralistes, son but est la création d’un modèle de société européen, marqué par la solidarité communautaire. N’ayant pu récupérer son poste de directeur général après le départ de Michael Shanks en 1975, il se voit confier par la Commission une mission d’information avec le titre de directeur général. Dans ce cadre, Raymond Rifflet se consacre à la mobilisation civique en vue de l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct. Il est ensuite nommé conseiller spécial dans le domaine de l’information communautaire par les présidents Jenkins et Thorn puis consultant (1988-1994) par le président Delors. Dans les années 80’, il se rapproche par ailleurs du Mouvement européen international dont il devient vice-président. Il n’en reste pas moins en contact étroit avec Alexandre Marc dont il est un soutien fidèle. Il est d’autre part élu président du Mouvement socialiste européen / Gauche européenne en 1992.
(Notice rédigée par Catherine Previti Allaire, archiviste aux AHUE, avril 2010)