Uri, Pierre
20 November 1911 (Paris [France]) - 21 July 1992 (Paris [France])Description Area
Né à Paris dans une famille d’agrégés, ancien élève du lycée Henri-IV, entré à l’École normale supérieure à 17 ans, agrégé de philosophie à 21 ans, Pierre Uri part comme boursier à l’université américaine de Princeton, où il s’initie à l’économie politique. À son retour en France, il enseigne la philosophie dans les lycées de Lyon, Beauvais, Laon et Reims mais privé de son poste de professeur par le régime de Vichy, il s'inscrit à la faculté de Droit de Paris (1941) où il suit notamment les cours d'économie du professeur François Perroux. À la Libération, il devient son collaborateur à l'Institut de science économique appliquée (Isea) et contribue aux études sur les accords monétaires de Bretton-Woods et sur le revenu national.
En 1947, Uri est recruté par Jean Monnet au Commissariat général au Plan, où il dresse les premiers comptes de la Nation. Il est ensuite très impliqué dans la préparation de la déclaration Schuman, dans les négociations du traité de Paris (1950-1951) puis dans sa mise en œuvre à la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Lors de l'installation de la Haute Autorité en août 1952, il part avec Monnet à Luxembourg comme directeur de la division Économie générale. Il joue un rôle essentiel dans l’introduction du Marché commun à la conférence de Messine, dans sa conception d’ensemble comme auteur du rapport Spaak puis dans les négociations des futurs traités de Rome. En 1959, n’ayant pu être nommé au niveau politique à la Commission, il démissionne de la Ceca. Après un bref passage de deux ans à la banque Lehman Brothers comme directeur pour l’Europe, il mène de front de multiples activités.
Comme expert international, il fait des missions dans tous les continents : il est l’auteur de rapports pour les Nations unies sur l’intégration économique en Amérique latine et en Asie ; il reste très présent dans les affaires européennes et il est président-rapporteur de plusieurs groupes de travail pour la Commission aussi bien sur la situation et les perspectives de développement économique dans la CEE que sur la capacité concurrentielle de la Communauté. Avec Robert Triffin, il élabore pour le Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe le projet d’un Fonds de réserve européen permettant à la Communauté d'organiser sa politique financière, un premier pas vers une monnaie commune.
Il est professeur à l’université Paris Dauphine comme il l’avait été à la création de l’ENA et exerce une mandature au Conseil économique et social. En parallèle, il est éditorialiste et écrivain : il a publié plus d’un millier d’articles, a contribué à de nombreux livres collectifs et il est l’auteur d’une quinzaine de livres avec pour préoccupations majeures l’enseignement, la fiscalité, l’Europe et le Tiers monde.
Dans les coulisses de la politique nationale, comme membre du Club Jean-Moulin puis du Parti socialiste, il a inspiré de nombreux programmes pour une gauche de gouvernement et, après avoir inventé la TVA en 1947, il a conçu plusieurs projets de réforme fiscale pour la France et pour l’Europe.
Notice biographique rédigée par Madame Noëlle Uri, 11/2023
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Uri, Pierre
20 November 1911 (Paris [France]) - 21 July 1992 (Paris [France])Description Area
Né à Paris dans une famille d’agrégés, ancien élève du lycée Henri-IV, entré à l’École normale supérieure à 17 ans, agrégé de philosophie à 21 ans, Pierre Uri part comme boursier à l’université américaine de Princeton, où il s’initie à l’économie politique. À son retour en France, il enseigne la philosophie dans les lycées de Lyon, Beauvais, Laon et Reims mais privé de son poste de professeur par le régime de Vichy, il s'inscrit à la faculté de Droit de Paris (1941) où il suit notamment les cours d'économie du professeur François Perroux. À la Libération, il devient son collaborateur à l'Institut de science économique appliquée (Isea) et contribue aux études sur les accords monétaires de Bretton-Woods et sur le revenu national.
En 1947, Uri est recruté par Jean Monnet au Commissariat général au Plan, où il dresse les premiers comptes de la Nation. Il est ensuite très impliqué dans la préparation de la déclaration Schuman, dans les négociations du traité de Paris (1950-1951) puis dans sa mise en œuvre à la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Lors de l'installation de la Haute Autorité en août 1952, il part avec Monnet à Luxembourg comme directeur de la division Économie générale. Il joue un rôle essentiel dans l’introduction du Marché commun à la conférence de Messine, dans sa conception d’ensemble comme auteur du rapport Spaak puis dans les négociations des futurs traités de Rome. En 1959, n’ayant pu être nommé au niveau politique à la Commission, il démissionne de la Ceca. Après un bref passage de deux ans à la banque Lehman Brothers comme directeur pour l’Europe, il mène de front de multiples activités.
Comme expert international, il fait des missions dans tous les continents : il est l’auteur de rapports pour les Nations unies sur l’intégration économique en Amérique latine et en Asie ; il reste très présent dans les affaires européennes et il est président-rapporteur de plusieurs groupes de travail pour la Commission aussi bien sur la situation et les perspectives de développement économique dans la CEE que sur la capacité concurrentielle de la Communauté. Avec Robert Triffin, il élabore pour le Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe le projet d’un Fonds de réserve européen permettant à la Communauté d'organiser sa politique financière, un premier pas vers une monnaie commune.
Il est professeur à l’université Paris Dauphine comme il l’avait été à la création de l’ENA et exerce une mandature au Conseil économique et social. En parallèle, il est éditorialiste et écrivain : il a publié plus d’un millier d’articles, a contribué à de nombreux livres collectifs et il est l’auteur d’une quinzaine de livres avec pour préoccupations majeures l’enseignement, la fiscalité, l’Europe et le Tiers monde.
Dans les coulisses de la politique nationale, comme membre du Club Jean-Moulin puis du Parti socialiste, il a inspiré de nombreux programmes pour une gauche de gouvernement et, après avoir inventé la TVA en 1947, il a conçu plusieurs projets de réforme fiscale pour la France et pour l’Europe.
Notice biographique rédigée par Madame Noëlle Uri, 11/2023