Karen Fogg présente la caractéristique d’être une femme britannique qui dès sa formation en études européennes s’est ouverte aux langues européennes et s’est intéressée à l’Europe de l’Est dont elle s’occupera plus tard. Dans l’entretien, elle insiste sur les profondes mutations qui ont marqué la méthode de travail de la Commission, moins portée vers l’innovation et la créativité, en raison d’une aversion au risque et d’une culture du résultat. Même si à son époque, il n’y avait que trois femmes chefs de délégation de la Commission à l’étranger, Karen Fogg n’a jamais eu l’impression que sa qualité de femme ait constitué un handicap; à la rigueur c’était plutôt un atout vis-à-vis de ses interlocuteurs roumains ou turcs. Lors de sa longue carrière, durant la période qui concerne l’étude, elle s’est impliquée avec la DG développement en Afrique centrale, a piloté le programme Phare avant de devenir chef de délégation à Bucarest et Ankara. Ce sont ces épisodes qui constituent la quintessence de l’entretien, qui révèle aussi d’intéressantes évolutions dans les méthodes de négociation de la Commission avec les pays candidats.