Cabinet Albert Coppé
1952 - 1955Description Area
Albert Coppé est né le 26 novembre 1911 à Bruges au sein d’une famille d’entrepreneurs dans le domaine du charbon. En 1929, il commence des études en sciences économiques à l’Université catholique de Louvain qu’il conclut par l’obtention d’un doctorat en 1940. Pendant la guerre, il y est nommé professeur et occupe en parallèle la fonction d’expert au ministère des affaires économiques. Après la Libération, il s’investit dans le jeune parti social-chrétien (PSC CVP). Il participe notamment à l’élaboration de son programme et est délégué auprès des syndicats chrétiens. Il est élu député en 1946. En 1950, il intègre le gouvernement belge comme ministre des Travaux publics. La même année, le gouvernement subit un remaniement et A. Coppé se voit attribuer le portefeuille des affaires économiques. C’est en sa qualité de ministre qu’il va participer aux négociations pour le Traité CECA, où il obtient notamment que le néerlandais soit reconnu comme langue officielle. A. Coppé est un européen convaincu, favorable à une implication importante de la Belgique dans la nouvelle communauté européenne. Début 1952, le gouvernement belge est à nouveau remanié et A. Coppé prend le poste de ministre de la Reconstruction. À la fin de la même année, il est choisi pour devenir membre de la Haute Autorité. Il y reste jusqu’à la fusion des exécutifs des trois communautés européennes en 1967. Il est notamment président des groupes de travail « Transports » et « Objectifs généraux ». Il participe aussi aux groupes sur le charbon, sur les investissements, sur la politique énergétique et sur l’information. En 1963, à la suite de la démission de P. Malvestiti et en 1967, faisant suite à la démission de D. Del Bo, il assure la présidence par intérim de la Haute Autorité. À la disparition de cette dernière, il poursuit en tant que commissaire européen, d’abord en charge du portefeuille du budget sous la Commission Rey, puis des affaires sociales et du transport sous la Commission Malfatti, et enfin des affaires sociales, du transport, du personnel et administration, du budget et du contrôle financier sous la Commission Mansholt. Il quitte ses fonctions en janvier 1973. Pendant toute sa carrière européenne, il continue d’enseigner à l’université. Il travaille également dans le secteur privé, notamment pour le groupe Philipps. Il décède à l’âge de 87 ans, le 30 mars 1999.
Organe de l'administration européenne
Albert Coppé est président du groupe de travail « Objectifs généraux » et il est membre du groupe de travail « Marché – Ententes – Transports ».
La présidence de Jean Monnet commence le 10 août 1952 et est initialement prévue pour un mandat de six ans. La nomination de J. Monnet en tant que président est unanime et ne donne lieu à aucun débat, ce qui n’est pas le cas pour le poste de vice-président. En effet, le Traité ne prévoit qu’un seul vice-président. Cependant, la Belgique et la RFA se disputant le poste, il est décidé de nommer deux vice-présidents pour apaiser les tensions. Le 10 novembre 1954, Jean Monnet démissionne et indique qu’il ne renouvèlera pas son mandat à la date prévue en 1955. Il exprime son souhait de continuer la construction européenne par d’autres biais. L’échec de la CED (Communauté européenne de défense) a probablement été un élément déclencheur pour cette décision. Sa démission prend effet le 10 juin 1955 et il est remplacé par René Mayer.
L’entente entre les membres n’est pas toujours évidente. Souvent influents dans leurs pays et dotés de fortes personnalités, les membres du collège ont des visions européennes différentes, et les désaccords apparaissent assez vite. Aucun des membres ne veut d’un président trop fort et indépendant, ni du couple franco-allemand formé par J. Monnet et F. Etzel. Dans son livre sur la Haute Autorité, Dirk Pieter Spierenburg mentionne notamment les réunions entre J. Monnet et F. Etzel auxquelles s’opposent les siennes, organisées avec A. Coppé, A. Wehrer et E. Giacchero. Dans une interview réalisée en 1988, le conseiller juridique Michel Gaudet, proche de J. Monnet, confirme ce climat particulier. La présidence de Jean Monnet est marquée par l’organisation des toutes nouvelles institutions de la CECA dans un climat plutôt enthousiaste, bien que le citoyen y soit relativement indifférent. Néanmoins, certaines controverses existent, notamment quant au choix du lieu où établir ces nouvelles institutions. La Haute Autorité est rapidement fonctionnelle et la mise en place des marchés communs se fait en moins d’un an. L’optimisme initial est tempéré par l’échec de la CED à laquelle tenait beaucoup Jean Monnet. La Haute Autorité se concentre sur l’approfondissement des politiques dont elle a la compétence plutôt que de chercher à étendre son influence.
Relations Area
Cabinet Albert Coppé
1952 - 1955Description Area
Albert Coppé est né le 26 novembre 1911 à Bruges au sein d’une famille d’entrepreneurs dans le domaine du charbon. En 1929, il commence des études en sciences économiques à l’Université catholique de Louvain qu’il conclut par l’obtention d’un doctorat en 1940. Pendant la guerre, il y est nommé professeur et occupe en parallèle la fonction d’expert au ministère des affaires économiques. Après la Libération, il s’investit dans le jeune parti social-chrétien (PSC CVP). Il participe notamment à l’élaboration de son programme et est délégué auprès des syndicats chrétiens. Il est élu député en 1946. En 1950, il intègre le gouvernement belge comme ministre des Travaux publics. La même année, le gouvernement subit un remaniement et A. Coppé se voit attribuer le portefeuille des affaires économiques. C’est en sa qualité de ministre qu’il va participer aux négociations pour le Traité CECA, où il obtient notamment que le néerlandais soit reconnu comme langue officielle. A. Coppé est un européen convaincu, favorable à une implication importante de la Belgique dans la nouvelle communauté européenne. Début 1952, le gouvernement belge est à nouveau remanié et A. Coppé prend le poste de ministre de la Reconstruction. À la fin de la même année, il est choisi pour devenir membre de la Haute Autorité. Il y reste jusqu’à la fusion des exécutifs des trois communautés européennes en 1967. Il est notamment président des groupes de travail « Transports » et « Objectifs généraux ». Il participe aussi aux groupes sur le charbon, sur les investissements, sur la politique énergétique et sur l’information. En 1963, à la suite de la démission de P. Malvestiti et en 1967, faisant suite à la démission de D. Del Bo, il assure la présidence par intérim de la Haute Autorité. À la disparition de cette dernière, il poursuit en tant que commissaire européen, d’abord en charge du portefeuille du budget sous la Commission Rey, puis des affaires sociales et du transport sous la Commission Malfatti, et enfin des affaires sociales, du transport, du personnel et administration, du budget et du contrôle financier sous la Commission Mansholt. Il quitte ses fonctions en janvier 1973. Pendant toute sa carrière européenne, il continue d’enseigner à l’université. Il travaille également dans le secteur privé, notamment pour le groupe Philipps. Il décède à l’âge de 87 ans, le 30 mars 1999.
Organe de l'administration européenne
Albert Coppé est président du groupe de travail « Objectifs généraux » et il est membre du groupe de travail « Marché – Ententes – Transports ».
La présidence de Jean Monnet commence le 10 août 1952 et est initialement prévue pour un mandat de six ans. La nomination de J. Monnet en tant que président est unanime et ne donne lieu à aucun débat, ce qui n’est pas le cas pour le poste de vice-président. En effet, le Traité ne prévoit qu’un seul vice-président. Cependant, la Belgique et la RFA se disputant le poste, il est décidé de nommer deux vice-présidents pour apaiser les tensions. Le 10 novembre 1954, Jean Monnet démissionne et indique qu’il ne renouvèlera pas son mandat à la date prévue en 1955. Il exprime son souhait de continuer la construction européenne par d’autres biais. L’échec de la CED (Communauté européenne de défense) a probablement été un élément déclencheur pour cette décision. Sa démission prend effet le 10 juin 1955 et il est remplacé par René Mayer.
L’entente entre les membres n’est pas toujours évidente. Souvent influents dans leurs pays et dotés de fortes personnalités, les membres du collège ont des visions européennes différentes, et les désaccords apparaissent assez vite. Aucun des membres ne veut d’un président trop fort et indépendant, ni du couple franco-allemand formé par J. Monnet et F. Etzel. Dans son livre sur la Haute Autorité, Dirk Pieter Spierenburg mentionne notamment les réunions entre J. Monnet et F. Etzel auxquelles s’opposent les siennes, organisées avec A. Coppé, A. Wehrer et E. Giacchero. Dans une interview réalisée en 1988, le conseiller juridique Michel Gaudet, proche de J. Monnet, confirme ce climat particulier. La présidence de Jean Monnet est marquée par l’organisation des toutes nouvelles institutions de la CECA dans un climat plutôt enthousiaste, bien que le citoyen y soit relativement indifférent. Néanmoins, certaines controverses existent, notamment quant au choix du lieu où établir ces nouvelles institutions. La Haute Autorité est rapidement fonctionnelle et la mise en place des marchés communs se fait en moins d’un an. L’optimisme initial est tempéré par l’échec de la CED à laquelle tenait beaucoup Jean Monnet. La Haute Autorité se concentre sur l’approfondissement des politiques dont elle a la compétence plutôt que de chercher à étendre son influence.