Diplômé en droit, Étienne Davignon divise lui-même sa carrière en trois « vies ». Celle-ci commence en Belgique et prend son envol au début des années 1960 quand il entre au service de Paul-Henri Spaak aux affaires étrangères. Chef de cabinet puis directeur de la politique étrangère, il affronte les crises de l’indépendance du Congo et du premier choc pétrolier. Il participe également à la création de l’Agence internationale de l’énergie en 1974. En janvier 1977, il commence sa deuxième vie, au sein de l’Europe cette fois. Il devient commissaire au marché intérieur, aux affaires industrielles et à l’Union douanière sous la Commission Jenkins. Quatre années plus tard, il poursuit sa carrière européenne avec un deuxième mandat sous la Commission Thorn, où il est nommé vice-président. Il prend alors en charge les affaires industrielles, l’énergie, l’agence d’approvisionnement d’Euratom, la recherche et les sciences ainsi que le Centre commun de recherches. Ses deux mandats sont notamment marqués par les problèmes dans le secteur de l’industrie sidérurgique et les crises énergétiques. Il travaille, entre autres, à un vaste plan de restructuration de l’industrie sidérurgique auquel est donné le nom de « Plan Davignon ». À la fin de son second mandat, il est pressenti pendant un moment pour prendre la présidence de la prochaine Commission. Néanmoins, cette dernière est finalement donnée à Delors et Davignon entame une nouvelle carrière. Sa troisième vie débute en 1985, il quitte la Commission européenne pour le monde des affaires. Il est notamment vice-président de la Société générale et joue un rôle dans la liquidation de la Sabena et la mise en place de Brussels Airlines.

Le Cabinets Davignon sont des organes de l'administration européenne

Le cabinet Davignon II entre en fonction le 6 janvier 1981 sous la nouvelle Commission présidée par Gaston Thorn, et son mandat s’achève le 5 janvier 1985. Les attributions officielles du cabinet sont les affaires industrielles, l’énergie, la science, recherche et développement, le Centre Commun de recherche (CCR) et l’Agence d’approvisionnement d’Euratom. Même s’il demande spécifiquement le portefeuille de la recherche et du développement, récupéré à la fin de son mandat sous la présidence Jenkins, Thorn préfère lui attribuer le personnel et l’administration.
Néanmoins, Davignon s’arrange pour échanger ce portefeuille avec O’Kennedy, qui détient alors la recherche et préfère le personnel, considéré comme un portefeuille important. À son entrée en fonction, le cabinet du Commissaire est composé de six membres, dont deux chefs de cabinet : Hugo Paemen et Pierre Defraigne. Cette situation est unique dans l’organisation des cabinets et vient de la concession accordée par Jenkins à Davignon, qui avait souhaité deux chefs de cabinet. À côté des chefs de cabinet, on retrouve les membres Paul Rutsaert, Jean-Claude Bouwers,
Michel Stavaux et François Danis. C’est la même composition que celle du cabinet Davignon à la fin de son mandat sous la Commission Jenkins. Il existe par conséquent une transition fluide entre les deux mandats, reflétée dans les archives, qui sont elles aussi d’une grande continuité. À son entrée en fonction, les compétences au sein du cabinet sont réparties comme suit :
- Hugo Paemen : coordination, relations extérieures.
- Pierre Defraignes : affaires industrielles.
- Paul Rutsaert : énergie, Agence d’approvisionnement d’Euratom, textile, chimie, agriculture, affaires économiques et financières.
- Jean-Claude Brouwers : recherche, CCR, budget, industrie télématique, personnel et administration.
- Michel Stavaux : automobile, construction navale, cuir, papier, construction, marché intérieur, innovations industrielles, environnement, consommateurs, fiscalité, Union douanière, concurrence, transports, politique régionale, instruments financiers.
- François Danis : Parlement européen, service juridique, recherches, CCR.
En novembre 1981, la répartition des compétences subit une légère modification :
- Hugo Paemen : coordination, relations extérieures.