Pierre Pflimlin, membre du groupe du Parti populaire européen, a été élu le 24 juillet 1984 pour succéder à Piet Dankert à la présidence du Parlement européen. De nationalité française et Alsacien, il est convaincu de longue date de l'importance que revêt l'entente franco-allemande pour la construction de l'Europe.;La vocation européenne de Pierre Pflimlin s'exprime dès 1950 lorsque, ministre de l'Agriculture dans le cabinet que préside Robert Schuman, il tente de créer une organisation européenne des marchés agricoles plus connue sous le nom de "Pool vert". Elle s'affirme en 1959 lorsqu'il est élu par l'Assemblée nationale, sur proposition du groupe MRP, comme représentant titulaire à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. Il occupe les fonctions de président de 1963 à 1965.;De 1962 à 1967, il est désigné, par l'Assemblée nationale, représentant de la France au Parlement européen.;Jusqu'en 1979, date à laquelle il revient à ses occupations européennes en qualité de vice-président du PE, Pierre Pflimlin se consacre à la politique régionale dans une ville qui lui est chère : Strasbourg.;Comme président du PE, Pierre Pflimlin accorde une importance particulière aux relations inter-institutionnelles. Bénéficiant d'une meilleure coopération avec la nouvelle Commission, il peut se consacrer à l'amélioration du dialogue avec le Conseil, sans toutefois parvenir à éviter des rapports conflictuels dans les questions budgétaires. En 1984, sa première préoccupation est de faire voter un budget supplémentaire afin d'obtenir des ressources suffisantes pour financer les actions communautaires prioritaires telles que la politique agricole. Par ailleurs, Pierre Pflimlin souhaite que les domaines de l'énergie, des transports, de l'environnement et de la recherche sur les nouvelles technologies fassent l'objet de politiques communes.;Le compromis obtenu pour le budget de 1985, après son rejet par le PE, donne finalement satisfaction à ce dernier puisque le budget porte désormais sur douze mois au lieu de dix. L'adoption du budget 1986 reste cependant très conflictuelle entre le PE et le Conseil des ministres.;Au Conseil européen de Milan en 1985, Pierre Pflimlin agit en faveur de la convocation d'une conférence intergouvernementale pour l'élaboration d'un projet de traité opérant une réforme institutionnelle. A ce propos, il prône un accroissement des pouvoirs du PE. Sa déception face à 'l'Acte unique' s'est traduite par son absence lors de la signature finale.;Sans abandonner ses convictions concernant le rôle du PE, Pierre Pflimlin a toujours agi de façon à ne pas nuire au bon fonctionnement de la Communauté européenne.