Jean-François Deniau est diplômé d’économie politique et licencié en Lettres (ethnologie et sociologie). Il étudie en outre à l'Institut d’études politiques de Paris. Il part pour l'armée en Indochine (1949) et passe l'écrit de l'ENA à Saigon. A sa sortie de l'école, il est inspecteur des finances. En 1950, il est au Haut commissariat de la République française à Bonn (Allemagne) aux côtés de l’ambassadeur André François-Poncet. En 1955, il est chargé de mission, puis secrétaire général adjoint du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne, institué auprès du président du Conseil. Il est impliqué dans la négociation du traité sur la Communauté économique européenne, dont il rédige le préambule. Dès 1958, il est à la tête de la direction 'Association avec les pays tiers' à la direction générale des Relations extérieures. A ce titre, il est le chef de la délégation de la Commission pour les négociations d'adhésion de la Grande-Bretagne (nommé à titre personnel directeur général). En 1964, il réintègre l'administration française. Il est nommé ambassadeur de France en Mauritanie. En 1967, il est chargé de la coordination interministérielle pour la télévision en couleur (SECAM) et président de la Commission mixte franco-britannique. Il est nommé membre de la Commission européenne (1967-1970). Il a en charge le commerce extérieur et le contrôle financier. Dans ces fonctions, il participe activement aux négociations du Kennedy Round et à la mise en place du tarif douanier commun. Il est ensuite membre de la Commission européenne (1970-1973), responsable de la coordination des négociations d’adhésion (Grande-Bretagne, Irlande, Danemark) et d’association avec les pays européens non-adhérents (Suisse, Suède, Finlande, Autriche, Islande). Il est également responsable de l’aide au développement (création du STABEX, participation à la CNUCED…). En 1972, le dialogue avec les pays d’Amérique latine est institutionnalisé par le biais de la déclaration de Buenos Aires. De retour en France, Jean-François Deniau est nommé secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la coopération (cabinet Messmer). De 1974 à 1975, il est secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture et du développement rural (3e cabinet Messmer), en charge des négociations européennes. En 1975, il est de nouveau secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture (cabinet Chirac). En 1976, il est ambassadeur de France en Espagne. En 1978, il est élu député UDF du Cher, puis président du conseil général (1978-1981 et 1986-1997), vice-président de la région Centre. Il est encore secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (chargé des Affaires européennes), ministre du Commerce extérieur et ministre des Réformes (1981). Il est également député européen de 1979 à 1986. A partir de 1982, il se consacre au combat des peuples victimes de la dictature ou de l'occupation étrangère: il crée à Strasbourg le prix 'Sakharov pour la liberté de l'esprit'. Il négocie également pour la libération d'otages et de prisonniers politiques à l'étranger. Jean-François Deniau est également écrivain, essayiste et journaliste. Il publie: 'Le bord des larmes', Grasset, 1955 (sous un pseudonyme). 'Le marché commun', PUF, 1958. 'La mer est ronde', Gallimard, 1975. 'L’Europe interdite', Seuil, 1977. 'Deux heures après minuit', Grasset, 1985. 'La désirade', Orban, 1989. 'Un héros très discret', Orban, 1989. 'L’Empire nocturne', Orban, 1990. 'Ce que je crois', Grasset, 1992. 'Mémoires de Sept vies', Plon, 1994-1997. 'L’Atlantique est mon désert', Gallimard, 1996. 'Le bureau des secrets perdus', Odile Jacob, 1998… En 1992, il est élu à l'Académie française. Il cultive également la passion de la voile. En 1995, il accomplit la traversée de l'Atlantique, après avoir subi un triple pontage. En 1999, il est élu à l'Académie de marine. En mars 2004, il reçoit le grand prix de la Mer pour son action de président-fondateur des 'Ecrivains de marine'.